• 1966 - Noël au service militaire.

     

     Il y a deux mois nous étions civils.

     Fin octobre, il a fallu, préparer en vitesse sa valise pour se rendre dans la caserne la plus proche du domicile.

    Non, non ce n’était pas la 3ème guerre mondiale…on nous demandait simplement de répondre à une invitation dont on se serait passée : l’incorporation sous le drapeau français…on appelle cela communément le « service militaire ».

    Je dis "NOUS" pour mettre dans le même sac tous les copains de la chambrée.

    Quels étaient les critères qui avaient "présidé" à  notre affectation si loin de notre domicile ?  On ne le savait pas. En l’espace d’une semaine nous vnous sommes retrouvés en Allemagne, sur les bords du lac de Constance.

    Belle région, au demeurant, mais assez froide, même lorsque l’on quitte la région parisienne.

    Les deux premiers mois du service…qui dure, à l’époque 16 mois…sont consacrés à ce qu’on appelle « les classes ». Deux mois à apprendre le métier de soldat matin et soir, jour et nuit sans avoir à aucun moment le droit de mettre un pied hors de la caserne. Pendant deux mois nous ne saurons rien de ce qui se passe derrière les murs de la caserne. Nous nous permettons une seule incursion hors des murs.  Elle consistera  à nous acheter auprès d’un épicier ambulant allemand installé de l’autre côté du grillage de la caserne quelques éléments de confort telle cette résistance qui permet de nous faire chauffer de l’eau  le matin, pour ne pas avoir à nous  rendre au réfectoire. On appellait cela une « bite chauffante ».. Tous les matins donc, beaucoup trempaient leur bite dans leur « quart » d’eau et ça chauffait.

    Cela dura jusqu’à la fin des classes qui coïncidèrent  avec les fêtes de fin d’année.

    Depuis notre endoctrinement nous savions déjà qu’il ne serait pas question de quitter la caserne pour les fêtes. Autant le prendre du bon côté. Puisque fête, il y aura, un décor de la chambre s’impose dans nos chambres. Tout le monde s’y met. L’activité révèle des talents cachés parmi les gars de la chambrée (voir photos).

    En plus des extras culinaires offerts par le ministère des armées, l’organisation d’une caisse commune permet d’acquérir des ingrédients complémentaires qui nous permettront de meubler la nuit jusqu’à l’aube. Certains sortent un instrument de musique, d’autres en confectionnent un avec un peigne et une feuille de papier et nous voilà partis pour la nuit oubliant, le mousseux aidant , que nous sommes   à un millier de kilomètres des nôtres.

    Un souvenir heureux comme peuvent le prouver les photos ramenées de ces moments particuliers.

     

    1966 - Noël au service militaire.

    1966 - Noël au service militaire.

    1966 - Noël au service militaire.