A quoi ça sert : un frein de fardier ?

C’est parce qu’un jour, le propriétaire d’une maison de province a décidé de sceller cet ustensile sur sa façade que nous nous sommes intéressés à cet élément en fer forgé qui a été pendant un temps une énigme.

Ma première réaction a été d’envoyer la photo à Bernadette, experte du monde rural en même temps qu’artiste éclairée.

« Je pense avoir ce genre d’ustensile sur une de mes vieilles charrettes dans un hangar. Il me semble bien que c’est un élément du système de frein utilisé autrefois» nous dit Bernadette.

Son avis éclairé me permit de restreindre quelque peu le secteur de recherche pour privilégier les systèmes de freins des charrettes.

Seul indice , un trou percé sur ce qui semblait être le logement d’une pièce de bois. Cela  laissait penser que l’accessoire était actionné par un levier.

Pour ce qui est du rôle de l’élément dans le système de freinage, reconnaissons qu’il faut l’avoir découvert dans sa fonction initiale pour arriver à déterminer son usage réel avant de devenir objet de décoration.

Ce S dissymétrique est destiné à faire basculer un cylindre de bois contre la roue d’une charrette pour freiner sa vitesse. Le système étaient principalement utilisé sur les grosses charrettes appelées « FARDIER ».

Ce mot « Fardier » vous dit peut-être quelque chose. C'est sur un fardier que Cugnot, inventeur de la première machine AUTO-mobile a installé son système de propulsion à vapeur destiné à le faire avancer.

 C’est avec ces énormes charrettes que l’on déplaçait les billes de bois.

Le charron, spécialiste du "frein de fardier".

Il était de la compétence du CHARRON de réparer et entretenir les véhicules à deux ou quatre roues tels que les charrettes, chariots et brouettes.

  L’apparition du charronnage serait liée à l’invention de la roue vers 3 500 av. J-C .

La charrette ou fardier était munie de ce « frein de fardier » qui a aussi pour nom plus savant celui de « Tavelle »

Le charretier, conducteur de la charrette, actionnait la « tavelle » à chaque fois qu’il voulait freiner son véhicule. La pièce était aussi appelée « coq » à cause de sa forme.

Le manche de bois pouvait aussi servir de reposoir pour maintenir la charrette horizontale.