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Au hasard du chemin : La lanterne de FENIOUX
Nous sommes à FENIOUX, en Charente-Maritime, à quelques kilomètres de la côte.
Une lanterne destinée à protéger les morts.
On la trouvait souvent au milieu des cimetières au Moyen-Âge.
Il reste en France une centaine de « lanternes des morts » qui sont aussi appelées fanaux, faisceaux de lumière... Elles sont de forme ronde ou carrée, hexagonale ou octogonale, leur hauteur varie de 5 à 20 mètres, elles apparaissent dès le XIIème et XIIIème siècle.
En 1122, Pierre le Vénérable, abbé de Cluny nous dit
« Il faudra tenir compte de ce qu'au milieu du cimetière, un monument de pierre ait à son sommet la place d'une lampe, à cause du respect que l'on doit aux fidèles qui y reposent, cette lampe doit éclairer les lieux saints toute la nuit »
Les lanternes des morts restent encore de nos jours des énigmes sur leur implantation et même l'usage auxquels elles étaient destinées « Fanal des morts, Tour de Résurrection ou repère pour le voyageur par temps d'obscurité ou de brouillard. »
Huguette Bonnefond
Suivant les traditions périgourdines, les lanternes des morts étaient allumées au XIXème siècle pour chaque décès et l'inhumation avait lieu trois jours après l'allumage de la lanterne
Gérard Dauxerre 1991
Depuis les lampes posées sur les tombeaux romains, en passant par les lanternes des morts au Moyen Age, jusqu’à la flamme que l'on ranime chaque soir au pied de l'Arc de triomphe, la lumière reste source de vie, de mémoire et de gratitude.
Huguette Bonnefond
L'appellation « Lanterne des morts » est récente, elle n'apparaît qu'au XIXème siècle.
Cette carte présente la liste des lanternes de la région
Voici le seul témoignage historique du XIIe siècle qui évoque l'existence d'une telle structure.
La scène se passe la veille de la Noël, vers 1150, au prieuré clunisien de Charlieu dans la Loire. Un jeune oblat (un laïc qui est donné ou se donne à un monastère qui l'accueille pour lui permettre de vivre certains aspects de la vie et de la spiritualité monastique). voit apparaître son oncle Achard, mort depuis quelques années, qui l’invite à le suivre pour contempler des choses merveilleuses.
De fait, après avoir quitté le dortoir et traversé le cloître majeur et le cloître des malades, ils arrivent au cimetière. Là, dans une clarté indéfinissable, l’enfant voit une foule innombrable d’hommes vêtus de l’habit monastique, assis sur des sièges. La scène se poursuit avec la description d’une véritable lanterne des morts :
« Il y a, au centre du cimetière, une construction en pierre, au sommet de laquelle se trouve une place qui peut recevoir une lampe, dont la lumière éclaire toutes les nuits ce lieu sacré, en signe de respect pour les fidèles qui y reposent. Il y a aussi quelques degrés par lesquels on accède à une plate-forme dont l’espace est suffisant pour deux ou trois hommes assis ou debout ».
Source "Cahiers de recherches Médiévales"
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