• Au hasard du chemin : Un wagon.

     

    C’était bien cela, très exactement des wagons de marchandises, fermés de l’extérieur, et dedans, entassés sans pitié, comme un chargement en gros, hommes, femmes et enfants, en route pour le néant, la chute, le fond. Mais cette fois, c’est nous qui sommes dedans. »

    Primo Levi, Si c’est un homme.

    Nous venons de quitter "La Salvetat-sur-Agout", son magnifique Lac de la Ravège tout près duquel les eaux gazeuses célèbres sont embouteillées. A quelques kilomètres de là, après "Fraisse-sur-Agout", un monument imposant nous barre presque la route. Nous sommes au Col de Fontfroide.

     

    Au hasard du chemin : Le wagon.

    Où est situé  le

    "Col de Fontfroide ?

    Au hasard du chemin : Le wagon.

    Le col de Fontfroide à 973 m est un col routier de la montagne de l'Espinouse dans le Massif central (département de l'Hérault), sur la commune de Fraisse-sur-Agout. 

    Le Cami Der
       
    C'est quoi la déportation ? 

    A partir de 1941, les occupants allemands entreprennent l’extermination des Juifs et des Tsiganes. Ils sont  déportés dans des camps de concentration et d’extermination.

    Les homosexuels, les personnes handicapées, les opposants politiques subissent le même sort.

    Des Juifs sont « invités » à se rendre au commissariat et sont arrêtés.

    Le 16 novembre 1942, à Paris, 13 000 Juifs sont arrêtés. C’est la Rafle du Vel d’Hiv’

    Pour déplacer les  Déportés on utilise des wagons de marchandises ou des wagons à bestiaux. Il pouvait y avoir jusqu’à 100 personnes par wagon.

     
       
    Le 6 juillet 1942 en gare de Compiègne : « Les soldats comptent les hommes par cinquante et les poussent vers les wagons. (…). Les déportés se retrouvent à quarante-cinq, cinquante, soixante ou plus, dans les wagons de marchandises qui, pour avoir servi au transport des troupes, portent encore l'inscription : 40 hommes - 8 chevaux en long. Des wagons sales, au plancher recouvert par deux à trois centimètres de poussière de ciment ou de terre, avec, pour seule ouverture, une petite lucarne grillagée ou bardée de barbelés, près de laquelle les plus souples réussissent à se glisser. Au centre, un gros bidon ayant contenu du carbure dont l'odeur déjà les incommode ».

    Extrait de l’ouvrage «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 »

    Editions Autrement, 2005 Paris. Prologue, p.11.

    L'Histoire au hasard du chemin.
       

    Pourquoi ce monument ici ?


    Le haut Languedoc a joué un rôle important dans les actions de résistance contre l’occupation allemande lors de la guerre 1939-1945.

    Le territoire se prêtait particulièrement bien à recevoir les parachutages alliés d’hommes, d’armes, de vivre et d’argent.


    Fraïsse-sur-Agout a hébergé le délégué militaire régional du gouvernement provisoire de la république Française, Jacques Picard, dit « Sultan » qui était chargé de la coordination des maquis sur les régions Languedoc-Roussillon et Midi Pyrénées.

    Le Cami Der


     

     

    Voici le texte affiché sur le monument.

    Ecrit par un déporté il donne une idée des conditions du transport.

    Le wagon

    Transport vers la Déportation, la Souffrance, la Cruauté,

    Paroxysme intenable, démesuré par son ampleur,

    Cent ! …Cent dix !... Enfants ..Femmes .. Hommes,

    Sont entassés vers la solution finale.

    Comprimés les uns contre les autres, l’étouffement est certain,

    L’oppression physique devient la terreur des entrailles.

    Il roule, roule, grince, sursaute,

    Le rail flagelle ses roues hurlantes de douleur.

    Arrêts Départs, Accélérations, Freinages, Courbures,

    Deviennent des traumatismes insupportables.

    Un fût ferrailleux au centre contient la chaux-vive.

    Les besoins naturels le remplissent, l’odeur est oppressante.

    Les lucarnes agrémentées de fil barbelé.

    Sont des couronnes de fleurs crucifères.

    La chaleur humaine provoque la soif du désert.

    L’haleine, la respiration de chacun est ressentie comme un viol.

    Les cerveaux paniques, l’annihilation est envahissante.

    L’héroïsme au quotidien est un coup d’éclat.

    Ici, il devient de la démence incontrôlée.

    Les langues gonflent, l’esprit devient insipide.

    Le suintement du bois est la seule Manne.

    Des prisons, de Compiègne, du Vel’d’Hiv, ils sont partis,

    Un murmure plaintif retentit au cœur de chacun.

    « France JE T’AIME, JE VAIS MOURIR POUR TOI »

    SIMON Albert, Déporté 44964

    Textes déposés à la S. G. D. L le 06.09.1994

    S.G.D.L : Société des Gens De Lettres

     

     

    Texte gravé sur le marbre

    « CELUI QUI VEUT IGNORER SON PASSE EST CONDAMNE A LE REVIVRE »

    Texte de George Santayana, philosophe américain

    né à Madrid en 1863, 

    mort à Rome en 1952.

     

    L'Histoire au hasard du chemin.

     

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    Pour avoir une idée de l'ampleur du mouvement de déportation voici

    Une carte de la répartition des

    camps de concentrations

    (cliquez pour mieux lire)

    Au hasard du chemin : Le wagon.