• AUDE : Pradelles-en-Val, ce qu'il faut savoir !

     

     

    Production

    VIDEO : LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS

     Film réalisé par "La Chouette VIDEO" pour le journal "Le Cami". 

    Réalisation

    VIDEO : LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS

     

     

     

    Film réalisé à partir de photographies saisies en 2020 et documents glanés sur Internet.

     
     

    AUDE : Pradelles, une église républicaine.

     

    AUDE - Paysage  du massif de l'Alaric - Val de Dagne - au sud de Carcassonne.

     

     

     

    Poursuivant notre circuit au cœur de l’Aude nous voici  à l'ouest de Lagrasse où de nombreux villages portent  le suffixe "val" ( Serviès en Val, Rieux en Val, Labastide en Val, Pradelles en Val, etc...) La raison en est simple : ils font partie du Val de Dagne.

    AUDE : Pradelles, une église républicaine.

    A deux pas de la cité médiévale de Carcassonne, cette "microrégion" invite à la douceur de vivre. Ses villages miniatures de caractère ont appartenu pendant un temps à l'Abbaye de Lagrasse, et ont contribué à son essor.

    La commune de Pradelles en Val, aujourd'hui associée à Montlaur, a une particularité. Son église, (église St André ) construite en 1787 avec les pierres d'une ancienne arbore au-dessus de sa porte d’entrée les mots « LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE.   

    AUDE : Pradelles, une église républicaine.

    Cette inscription date du temps où en 1905, l'assemblée instaura, le 9 décembre la séparation de l'église et de l'état. En France, quatre-vingt églises, portent cette inscription. C'est le cas, par exemple, de celles de Collioure dans les Pyrénées orientales ou de Leucate dans l'Aude.  

     

    Hiver et printemps 1703, l'église est frappée d'interdit en raison de la chute d'une partie de la couverture. Le culte se fait à l'église de Montlaur ou dans une salle basse du  château prêtée par le châtelain pour la célébration des offices..

    AUDE : Pradelles, une église républicaine.

    Les restes du château de Pradelles en Val

    L'Eglise primitive était dans l'enceinte du château. C’est dire les relations plutôt cordiales qui existaient entre le diocèse et le châtelain. Des ruelles séparaient les deux édifices.

    Lors de l'élargissement de la rue, on a démoli le mur de l'enceinte du château qui était en réalité la base du mur de l'ancienne église et on y a trouvé un squelette  qui prouve l'existence de tombeaux dans la chapelle. Dans les murs de l'église ont été enterrés plusieurs curés et plusieurs membres de la famille des châtelains décédés  à Pradelles.

    En 1787 est construite la nouvelle église.

    AUDE : Pradelles, une église républicaine.

    L'église de Pradelles en Val construite en 1787

    Que s’est-il passé de 1787 à 1905?

    Quatre ans après l'inauguration de l'église, la République est proclamée le 20 juin 1791.

    A partir de 1792  il n’y a plus de curé en place à Pradelles jusqu’en 1801.

     Les relations entre l’église et l’état sont tendues. Chaque curé qui passe par Pradelles rend plus ou moins secrètement des comptes sur la vie du village, l’état et la vie de  l’église, l’instituteur à l’évêque de Carcassonne. Une partie de ces comptes rendus ont été retrouvés. En voici des extraits :

     

     7 mars 1809 : Lettre du prêtre Loubet à l’Evêque de Carcassonne

    « J’ai retardé quelques jours à répondre à votre lettre concernant le maître d’école. Au moment de la réception de votre lettre, les habitants de Pradelles étaient en mesure d’en prendre un, et ils ont réellement pris le nommé Jean-Baptiste ROUZAUD, de la Cité ; on lui donne 50 écus ; il est chargé de trente enfants. Je ne connais pas encore son savoir-faire, mais il a un certificat de Monsieur Pyrade, curé de Barbaira … » 

     

    1825 – Délibération du Conseil Municipal. Le presbytère a été vendu en exécution des lois révolutionnaires. Depuis lors, la commune se trouve sans local pour loger son desservant. Pas de jardin à lui donner. Les frères Sabatier, habitants du village offrent de céder une maison « avec appartement et dépendances, plus un pré autrefois jardin avec un puits : contenance 10 ares

     

    1858 ?/1875 ?: Barthe – Avis sur le village et ses habitants.

    « Cimetière clos, en règle, assez grand

    Eglise en restauration ; pavage en très mauvais état

    Projet de baptistère. Sacristie très humide, mais le Conseil Municipal a voté  1800 f de réparations

     

     1864, le maire a accueilli l’évêque

     A propos de la vie au village (260 habitants).

    Instituteur «anti-chrétien et surtout anti-prêtre »

    Les cabarets sont presque toujours fermés pendant les offices.

    Le travail du dimanche s’arrête à 10 heures.

    On ne demande presque jamais la permission de récolter le dimanche.

    Jugement sur la population : Indifférence ; jalousie ; impureté surtout chez les femmes.

    Le catéchisme se fait dès 5/6 ans ».

     

    1879 12 février : Le curé de Pradelles envoie au maire une lettre demandant une réparation du presbytère

    Rares sont les prêtres de village qui se déclarent satisfaits de leur logement, autant sous l'ancien régime que dans la période moderne.

    Le presbytère, comme l'église appartiennent à la commune. Donc l'entretien de ces bâtiments sont du ressort de la commune, ce qui a causé souvent de grosses difficultés et de mésententes entre les prêtres et la municipalité.....

     

    1875/1883 : Bertrand Dumas- Avis sur le village et ses habitants.

    Sans doute son premier poste de prêtre « desservant ». » Presbytère très vieux et très humide. Semblant de clocher qui doit être refait. Le cimetière à 50 m de l’église n’est pas clos d’un côté « qui est très levé et hors d’aspect ». Bon caractère des 260 habitants

     

    1883 : Laffon : – Avis sur le village et ses habitants :

    « Eglise à assainir par l’établissement d’un petit fossé le long des murs. Nombreuses réparations nécessaires.

    Cimetière : bien.

    Bon instituteur, chantre et organiste.

    « Ici, comme partout, nous subissons l’influence des mauvais jours qui passent. De plus, le bien-être dont on jouit depuis quelques années a rendu les esprits orgueilleux et attachés à leur plaisir et à la vanité.

    Pas d’esprit religieux. La plupart des hommes passe chaque dimanche au café, le temps des vêpres. Une grande partie des femmes manque le devoir pascal.

     

     Et ainsi de suite jusqu'en 1905, année où la séparation des pouvoirs civils et spirituels ont pris date après deux décennies de relations houleuses entre le pouvoir Républicain et l'Eglise catholique. C’est le 9 décembre que l’assemblée instaure la séparation de l’église et de l’état. 

    Désormais, le citoyen,  s’il le souhaite peut organiser sa vie sans jamais rendre de compte à une quelconque autorité spirituelles. La laïcité s’impose.

    AUDE : Pradelles, une église républicaine.

     

      La société fondée sur la séparation de l'Église et de l'État  exclut les Églises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement. 

    La République laïque impose ainsi l’égalité des citoyens face à l'administration et au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances.

     

    AUDE : Quand le République fait la loi !

     

    Panneau découvert à Esperaza (Aude)