• BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

     

     

    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

     

     Le village de Bouzigues est célèbre pour ses élevages d'huîtres. Il a fondé un musée qui présente un historique du développement de ces élevages ainsi que les techniques utilisées au fil du temps.

     

     

    Le petir port de Bouzigues sur l'étang de Thau.

    Le petit port de Bouzigues sur l'étang de Thau, face au Mont St Clair de Sète.

     

     

    Au milieu du XIX ème siècle  un membre de l’institut, professeur au Collège de France est chargé de travailler à une tentative de repeuplement des bancs d’huîtres français. Il se lance dans un « Voyage d’exploration du littoral français et italien. Des rives du lac Fusaro, à proximité du lac Lucrin, il ramène les techniques d’élevage mises en œuvre par les Romains de l’Antiquité. Dans l’étang de Berre, la rade de Toulon et l’étang de Thau, on répandit des centaines de milliers d’huîtres provenant de Corse de Bretagne et d’Angleterre. Pendant que le professeur mène ses recherches sur la Côte méditerranéennes, les mêmes tentatives sont menées dans les bassins de Marennes et d’Arcachon. Ces essais sont jugés infructueux. En 1865 une décision ministèrielle décide d’y mettre fin.

     

    Partout où ces expériences avaient été menées des particuliers étaient convaincus que cela pouvait marcher.

     

    A partir de 1875 plusieurs établissements flottants destinés à l’engraissement des huîtres sont créés dans le port de Sète..

     

    Etablissement flottant dans le port de Sète.

    Un ancien établissement flottant dans le port de Sète. A l'époque on écrivait CETTE.

    En 1907, à la suite de plusieurs accidents pathologiques provoqués par des coquillages élevés dans les eaux polluées du port, l’ensemble de ces exploitations sont contraintes de quitter les canaux de la ville.

     

    Pour se développer l’élevage se heurtait à une contrainte : pour que les huîtres aient une croissance équilibrée, il faut maintenir entre elles une certaine distance. Un entrepreneur en maçonnerie (Louis Tudesk) eut le premier l’idée de fixer les huîtres…en les collant avec du ciment. Le premier support fut construit en béton armé et posé au fond. Le système avait pour inconvénient d’offrir les jeunes huîtres à la voracité des oursins.

    Pour éviter que les huîtres touchent le sol on pensa alors les fixer sur des cordes pendues à des supports. Bien que soumis aux daurades, grand prédateur de l'huîtres, la technique donnant satisfaction est adoptée.

     

    La daurade se régale des petites huîtres.

    La daurade se régale des petites huîtres.

    Pèche à la daurade à Sète.

    Les daurades sont nombreuses dans l'étang de Thau. La preuve, ces pécheurs alignés sur les quais du canal de Sète

    attendant leur passage.

     

     

    En même temps que les techniques conchylicoles se développaient on a vu se former une population nouvelle née de la rencontre des pécheurs avec les gens de la terre. En apportant l’idée de la culture et de l’élevage, les terriens ont entraîné vers l’étang une pensée agricole : on va de temps en temps surveiller la pousse des coquillages dont on sait que la pluie améliore la croissance. On attend que la récolte soit mûre pour la vendre.

     

    Dans le passé on désignait péjorativement les pécheurs d’ « esclops » (sabots en occitan) en raison des grandes bottes qu’ils chaussaient pour leur travail.

     

    Les pécheurs ne jouissaient à l’époque d’aucune estime et pour les cultivateurs et les tonneliers, il aurait été déshonorant de marier leur fille avec un de ces « esclops ».

     

     

     

     

    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

    Les parcs à huîtres sur l'étang de Thau.

     

    Au début du XIXème siècle, un membre de l’institut, professeur au Collège de France, Monsieur Coste, devait travailler à une tentative de repeuplement des bancs d’huîtres français. Il se lança dans un « Voyage d’exploration sur le littoral de la France et de l’Italie » d’où il ramena les techniques d’élevage qu’il était allé observer sur les rives du lac Fusaro , à proximité du lac Lucrin dont on tirait les huîtres préférées des Romains de l’Antiquité.

    Dans l’étang de Berre, dans la rade de Toulon et dans l’étang de Thau, on répandit des centaines de milliers d’huîtres provenant principalement de Corse, de Bretagne et d’Angleterre. Pendant que le l’Amiral Coste conduisait ces expériences sur nos côtes , les mêmes tentatives étaient menées dans les bassins de Marenne et d’Arcachon. Ces essais furent jugés infructueux, au point qu’en 1865 une décision ministérielle décida d’y mettre fin.

     Partout où ces expériences avaient été menée quelques particuliers étaient convaincus que l'engraissement des huitres pouvait aboutir

    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

     A partir de 1875, plusieurs établissements flottants destinés à l’engraissement d’huîtres importées de l’Atlantique furent construits sur le port de Sète.

    En 1907 à la suite de divers accidents pathologiques provoqués par des coquillages élevés dans les eaux du port les exploitations furent contraintes de quitter les canaux de la ville.

    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

     Les parcs à huîtres entre Bouzigues et le Mont Saint Clair de Sète.

     

    L’ostréiculture pour se développer, se heurtait à une contrainte : pour que les huîtres aient une croissance équilibrée, il faut maintenir une certaine distance entre elles. Louis Tudesq, entrepreneur en maçonnerie eut le premier l’idée de fixer les huîtres…en les collant avec du ciment.

    Le premier support destiné à la culture de l’huître fut réalisé en béton armé. Quelques exemplaires de ces « pyramides » furent immergées devant l’exploitation de Louis Tudesq après avoir été garnies de jeunes huîtres plates collées au ciment. Posées sur le fond ces structures présentaient l’inconvénient d’offrir ces jeunes huîtres à la voracité -entre autre- des oursins.

     TECHNIQUE DE PREPARATION DES JEUNES HUÎTRES

     

    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

     Etape 1

    Les jeunes huîtres sont positionnées par petits paquets sur une tôle ondulée

       
     

    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

     Etape 2

    Une corde est posée sur les jeunes huîtres.

       
     

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    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

       

    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.

     Etape 3

    Chaque "paquet d'huîtres" est fixé sur la corde avec du ciment.

      

    Les huîtres suspendues dans le parc.

      

    Etape 4

    Ces cordes seront pendues dans les parcs à huîtres pour permettre aux  huîtres de se développer et de se multiplier.

     
     LES JARDINIERS DE LA MER

    BOUZIGUES - Les jardiniers de la mer.En même temps que les techniques conchylicoles se développaient on a vu se former une population nouvelle née de la rencontre des pêcheurs avec les gens de la terre, agriculteurs ou artisans.

    Les jardiniers de l'eau

     
     

    En apportant l’idée de la culture et de l’élevage dans un milieu que l’on exploitait autrefois que par la prédation (c’est à dire la pêche), les terriens ont entraîné vers l’étang un système de pensée agricole : on va de temps en temps surveiller la pousse de ses coquillages dont on sait que la pluie améliore la croissance. On attend pour vendre sa production que la récolte soit mûre et l’on va même jusqu’à dire de celui qui vend sa récolte sans la préparer qu’il vend sur pied…

    Dans le passé on désignait péjorativement les pêcheurs par le nom « d’esclops » (sabots en occitan), en raison des grandes bottes qu’ils chaussaient pour leur travail.

     

     

    Les pêcheurs jouissaient à l’époque d’aucune estime, et pour les cultivateurs et les tonneliers (qui avec les pêcheurs formaient ici le gros de la population) , il aurait été déshonorant de marier sa fille avec un de ces « esclops ».