• DE FIL EN AIGUILLE - De la plante au mauvais sang

     

    Sommaire

     

     

     

     

     

     

     Au hasard de mes lectures je suis « tombé » sur un article traitant des plantes médicinales.

    Voici ce que l'article disait en substance :

    C’est en 1380 que le pape Urbain VI ordonna que l’alimentation des moines soit reconsidérée et qu’on les autorise à manger de la viande, chose qui leur était jusque-là interdite. Les moines dont le plus jeune avait 88 ans refusèrent considérant que leur régime alimentaire constitué essentiellement de légumes leur convenait parfaitement et qu’ils se sentaient en bonne santé : leur longévité le prouvait.

    Il y a encore une cinquantaine d’années la majorité des remèdes consistaient en tisane, infusions, décoctions de plantes. Sur les rayons des pharmacies se trouvaient alignés des bocaux de feuilles et fleurs distillées. Suivant les consignes des médecins les pharmaciens eux-mêmes composaient le médicament en mélangeant les doses prescrites.

    DE FIL EN AIGUILLE - De la plante au mauvais sang

    Aujourd’hui encore l’emploi des plantes continue puisque beaucoup de médicaments sont conçus à partir des principes actifs des plantes. Ces remèdes d’origine végétale sont appelés « galéniques »

     

    Je me suis posé la question : Pourquoi « galéniques » ?

    Le mot « galénique » dérive du nom d’un grand médecin de l’Antiquité : « Galien ».

     

     

    DE FIL EN AIGUILLE - De la plante au mauvais sang

      

     Me voilà préoccupé par la question de savoir qui était Galien ? J'ai trouvé ceci :

    Un jour un grand philosophe Perse vint consulter ce médecin romain reconnu. Deux doigts de cet homme avaient perdu toute sensibilité. Aucun remèdes appliqués jusqu’alors, (compresse, infusions de mauve, exorcisme) n’avaient eu d’effets. Galien en avance sur son temps trouva que le manque de sensibilité était dû à un choc subi par une vertèbre de la colonne cervicale du philosophe.

    Cela se passait en 171 après JC et le diagnostic était digne de la médecine moderne. A 28ans Gallien était déjà un médecin de grande réputation. En 164, il s’installa à Rome pour se rendre compte que la médecine était exercée par toutes sortes d’individus (cordonniers, teinturiers, charpentiers ) qui se faisaient passer pour des guérisseurs infaillibles ou se prenaient pour des grands savants tout en touchant de gros honoraires.

    Gallien, devenu célèbre fonda une école de médecine. Chargé du soin des gladiateurs, Il apprit énormément de choses sur l’anatomie du corps humain. Il n’avait pu jusque-là expérimenter que sur des animaux. L’expérimentation sur l’homme étant interdite. Un grand pas dans l’histoire de la médecine était fait. Galien mit en évidence le système circulatoire et la présence permanente du sang dans nos artères.

    Le médecin consacra les dernières années à consigner dans un ouvrage important ses études et le contenu de son enseignement.

    Fidèle en grande partie à l’enseignement du grand savant Hippocrate, fondateur de la médecine Galien affirmait la théorie de la présence de quatre humeurs dans le corps de l’homme : le sang, la lymphe, la bile et la bile noire.

     

    DE FIL EN AIGUILLE - Galien

    Claude Galien, né à Pergame vers 129,

    et mort vers 200/216, est un médecin grec de l'Antiquité.

    Considéré comme l'un des pères de la pharmacie, il a eu une influence durable sur la médecine chrétienne, juive et musulmane du Moyen Âge

     

    DE FIL EN AIGUILLE - De la plante au mauvais sang

    Cette théorie des quatre humeurs a-t-elle un rapport avec notre expression « Être de bonne ou mauvaise humeur » ? Il semble que oui :

    Galien disait que l’équilibre de ces humeurs donnait un caractère calme, pondéré alors que la prédominance de l'une ou de l’autre était la cause d’un caractère sanguin ou flegmatique, coléreux ou bilieux.

    Galien me confortait dans mes suppositions. Mais que cachaient concrètement ces humeurs ?

    Il y avait d'après Galien,

    Le sang : produit par le foie et reçu par le cœur (caractère sanguin ou jovial, chaleureux) ;

    La lymphe : rattachée au cerveau (caractère lymphatique) ;

    La bile jaune : venant également du foie (caractère bilieux, plutôt enclin à la violence. Il est dit des bilieux qu'ils dégagent une impression de force et de contrôle) ;

    La bile noire ou atrabile : venant de la rate (caractère mélancolique/anxieux).

     

    Voilà qui fait le lien avec certaines expressions qu’on utilise : « avoir un tempérament sanguin »,

    « être flegmatique », « se faire de la bile », « se faire du mauvais sang »…des expressions qui ont eu la vie dure puisqu’elles sont des réminiscences de l’Antiquité.

    Précisons que Galien a eu le mérite, à la différence d’Hippocrate, de rompre avec la théorie des humeurs comme cause d’une maladie pour affirmer que celles ci sont la conséquence d’une lésion ou d’une imperfection organique précise.

    Pour la première fois, les causes scientifiques l’emportaient sur les considérations métaphysiques.

    Faut-il, pour autant négliger les maux de l’esprit ? On dit que « Quand le corps ne va pas…la tête ne va pas ». Inversement, il est reconnu par exemple que l’anxiété et la dépression multiplient par deux les risques d’hypertension ».

    L’œuvre de Gallien a été jusqu’en 1660 le fondement de la médecine.