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L'ASSURANCE ça existe depuis quand ?
La première compagnie d’assurance.
Le 6 novembre 1786, Etienne Clavière (banquier d’origine genevoise) et le baron Jean de Batz reçoivent du roi Louis XVI l’autorisation de créer une société anonyme d’assurances à primes fixes contre l’incendie.
Un an plus tard, le 3 novembre 1787, la compagnie est officiellement baptisée Royale. Mais la Royale ne survivra pas à la Révolution.
Lors d’un discours à la Convention, le 24 août 1792, Cambon attaque les compagnies d’assurances : « il faut les tuer, toutes ces associations destructrices du Crédit Public, si nous voulons rétablir le règne de la liberté ». Fin temporaire… de l’histoire.
L’œuvre, brisée par la Révolution est reprise en 1816 par un groupe de banquiers et d’industriels animé par le banquier Jacques Laffitte. Celui-ci créé la première société anonyme d’assurances.
L’article 2 définit l’activité de la Compagnie.
« La Compagnie assurera, soit à Paris, soit dans les principaux ports de France, les navires français et étrangers contre les risques de mer et de piraterie ».
L’assurance maritime ne constitue, pour les fondateurs de la Royale, qu’une étape vers un objectif plus essentiel, la création d’une compagnie d’assurances sur la vie des hommes.
Le 11 février 1820, la Compagnie Royale reçoit l’aval officiel pour établir une Compagnie Royale d’Assurance contre l’incendie et une Compagnie d’Assurance sur la vie. Si la première débute aussitôt ses opérations, la branche vie attendra la décennie suivante.
La Révolution de 1848 entraîne la chute de Louis-Philippe.
Le 1er mars, « le Conseil considérant que le Gouvernement républicain étant proclamé, la Compagnie devait cesser de porter le nom de Royale. On décide après en avoir délibéré qu’elle prendra immédiatement le nom de Compagnie Nationale… ».
Dans les années 1820, plusieurs compagnies apparaissent dans le sillage de la Royale, notamment en 1829 le Soleil.
Thomas de Colmar, mathématicien de formation vient de recevoir l’autorisation du roi Charles X d’établir sa compagnie d’assurances à primes fixes contre l’incendie.
Malgré cela, la Restauration restait plutôt hostile à l’assurance et il faudra attendre la Monarchie de Juillet pour que, le gouvernement de Louis-Philippe, soucieux de voir les sociétés de capitaux apporter leur contribution à la prospérité économique, favorise la création de nombreuses compagnies.
Parmi celles-ci, l’Aigle Incendie, créé en 1848.
On raconte que le Soleil étant un emblème royal, la compagnie portant ce nom était boudé par les bonapartistes… d’où l’idée d’une seconde société appelée l’Aigle pour toucher la clientèle de ces derniers selon les principes du dicton : « Seul l’Aigle peut regarder le Soleil ».