LA CARDABELLE : CHARDON MAGIQUE

En visitant un village médiéval nous avons découvert sur de nombreuses portes un décor naturel qui nous a valu de nous poser de multiples questions.

D'où vient cette plante ?

Elle pousse sur tout le pourtour méditerranéen. Elle est sauvage et les paysans la cueillaient autrefois parce que son cœur était comestible et avait un peu la saveur et la consistance de l’artichaut. La plante fait d’ailleurs partie de la famille de l’artichaut. Elle donne une grosse fleur qu’il n’est pas rare de découvrir, une fois sèche, à la porte des maisons des vieux villages comme vous pouvez le constater sur cette photo.

Nous avons été curieux de savoir la raison pour laquelle on fixait cette fleur sur les portes d’entrée.

Nous avons appris qu’elle est un porte-bonheur.

Les éleveurs du Larzac, par exemple, l’appelait « le soleil des herbes ».

Elle a en effet un gros cœur jaune qui ressemble au soleil.

Fixer la fleur à l’entrée d’une grange ou d’une étable permettait en quelque sorte de protéger le bétail.

De plus la plante avait aux yeux du peuple, comme un pouvoir magique parce qu’elle permettait de prévoir le temps.

Elle s’ouvre en effet, en son centre, comme le tournesol, pour capter la lumière solaire. Mais le cœur se resserre lorsque l’humidité tombe et que la pluie s’annonce.

C’était donc pour les observateurs avertis qu’étaient les bergers, un baromètre qui permettait de prévoir la météorologie.

Ce chardon porte le nom familier de cardabelle. Les bergers se servaient de ses feuilles épineuses pour démêler la laine de leurs bêtes.

Nous avons découvert au-dessus de la porte d’entrée d’une belle demeure ancienne tout un décor qui a retenu notre attention.

Il y avait d’abord une cardabelle naturelle séchée et tout à côté la même plante sculptée dans de la pierre qui nous a laissé penser que la demeure abritait un artiste sculpteur.

Si on en juge par les miniatures qui sont fixées sur la porte, Il semble que l’artiste se soit spécialisé dans la fabrication de gargouilles. Il propose des gargouilles traditionnelles présentant des animaux mystérieux comme on en voit sur les cathédrales.  On peut voir cependant que le créateur propose un modèle d'un nouveau genre, très moderne et réaliste. 

En voyant cette gargouille, nous avons de suite pensé à l'expression "avoir le pot (le cul) au niveau des talons" pour dire de quelqu'un qu'il est de petite taille.