• MONDOVI - La cigogne de mon enfance.

     

     

     

     

     LA CIGOGNE DE MON ENFANCE   Sur cette photo  deux oiseaux se sont mêlés aux flamants et semblent faire partie de la même famille. Ce sont deux cigognes blanches. Voila qui  rappelle mon enfance, là-bas en Afrique où chaque année cet oiseau nous était familier.

    Tournoyant autour de l’église, une cigogne a surpris ce matin ceux qui se sont levés tôt. Elle a repéré le nid qu’elle avait abandonné à l’automne. Est-ce vraiment celle qui a quitté le village à l’automne dernier ?

    Peut-être pas. On dit cependant que la cigogne a une mémoire visuelle hors du commun. Il est donc très probable qu’elle ait reconnu la "demeure" où ses petits sont nés l’an dernier.

    Dans mon village, deux nids faciles d’accès pour l'oiseau ont toujours existé : l’un sur le toit de l’église, l’autre sur celui de la coopérative de tabacs qu'on appelle "Tabacoop".

     
    LA CIGOGNE DE MON ENFANCE 

     

    Les cigognes émigrent à l’automne pour revenir dès le mois de février. Leur voyage a lieu le plus souvent la nuit. Elles ont souvent parcouru des milliers de kilomètres par étape de 200 à 300 km par jour. Lorsque les villageois  les aperçoivent c’est le signe que le printemps n’est pas loin. Elles arrivent gracieuses sans même bouger, le cou tendu, les larges ailes blanches aux bouts décorés de noir. Elles tournoient sur le nid et finissent par se poser pour faire l’état des lieux. Tout l’hiver les nids abandonnés ont subi l’agressivité des intempéries. Il faut les restaurer. Pendant une bonne semaine, c’est un ballet incessant accompagné de la musique des groupes de moineaux qui sentent que les beaux jours sont bientôt là. Se servant de leur bec de corail les cigognes transportent toutes sortes de branchages et les agencent de façon méthodique pour restaurer la demeure qui recevra les œufs à couver. C’est le mâle qui se charge de la plus grosse restauration. La femelle s’occupe des finitions. Les nids tiennent comme par miracle sur le fait du toit. Ils sont pourtant là depuis longtemps et c’est là que naîtront les cigogneaux.
     

     

     

     

    Dès notre plus tendre enfance, les adultes nous sensibilisaient sur le fait que  la cigogne comme les hirondelles devaient être protégés. Depuis l'antiquité, la cigogne est sacrée. En Allemagne on l'appelle "Abedar", ce qui signifie porte bonheur. Chez les anciens Hébreux elle s'appelait "Chasida" qui veut dire "charitable".  Malheur à ceux qui oseraient les chasser. Debout sur une patte elles se font parfois remarquer en renversant leur cou dans les épaules tout en regardant le ciel. Elles jouent alors des castagnettes en claquant du bec comme pour saluer le congénère qui se pose à côté d’elles dans le nid. Ces craquètements bruyants se font aussi, entendre lorsqu’il y a querelle au sein du couple. 

    LA CIGOGNE DE MON ENFANCE

     

     

     

     

    LA CIGOGNE DE MON ENFANCE

     
    Une année une cigogne n’a pas suivi ses congénères vers d’autres pays chauds. Elle a passé tout l’été déambulant dans l’enceinte de la Tabacoop. Elle était sans doute blessée. Ne pouvant pas prendre son envol, elle n’avait pas eu d’autres choix que de se familiariser avec les hommes qui l’entouraient et qui allaient même jusqu’à la toucher et la caresser. Parmi les curieux qui l’entouraient, il y avait des  mécaniciens qui n’avaient pas toujours les mains propres. Le blanc des plumes perdit petit à petit de son éclat jusqu’à devenir d’un gris sale bien foncé.