• MASSAT - La cheminée de Grand-mère.

     

     

     

     

    La cheminée de Grand-mère.

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    La cuisine est restée ce qu’elle était durant  des années et des années : le seul endroit chauffé de la maison. Celui dans lequel la famille vivait à longueur de temps.

    La cuisine de mémé Anna.

     

    A côté de la cheminée, les temps modernes ont imposé la « cuisinière ». Elle a pris la place de la chaise où s’asseyait grand-mère pour se chauffer. Elle était bien là, grand-mère, à regarder l’eau bouillir dans la marmite de cuivre. Elle y était tellement bien qu’il lui arrivait de s’endormir, le menton appuyé sur sa canne.

    Son visage se dissimulait derrière le rideau qui agrémentait l’étagère de la cheminée tout en étant le rempart contre les fumées intempestives qui envahissaient par moment la cuisine. Pour cette raison, le blanc du tissu prenait rapidement un ton légèrement pastel.

     

    L’étagère a toujours supporté ce qui était le décor immuable des cheminées d’antan : cette série de pots sur lesquels des inscriptions désignaient l’ingrédient qu’ils devaient contenir. Généralement, le plus grand était réservé à la farine. Le plus petit au poivre. Entre les deux il pouvait y avoir le sucre, le café, le sel, la chicorée. Ces pots, le plus souvent en terre cuite ou en faïence faisaient partie des cadeaux composant le service des jeunes mariés.

    Autres objets décoratifs, des boîtes métalliques embouties qui avaient vraisemblablement contenu des friandises.

    La cuisine de mémé Anna.        La cuisine de mémé Anna.

     

    Placées sur chant elles offraient à l’œil du visiteur le décor fourni du couvercle. Une boîte était souvent ouverte. Elle contenait le kilogramme de sucre qu’on achetait chez l’épicier.

    La cuisine de mémé Anna.             La cheminée de mémé Anna.

      

    C’était le plus souvent une boite de biscuits vide qu’on utilisait comme boite à sucre car le format correspondait exactement.

    Sur la cheminée de Grand-mère la cafetière était toujours à disposition.

    La cuisine de mémé Anna.

    Pas d’automatisme dans ce modèle. Un peu de café et de chicorée dans la partie haute et l’on versait dessus, lentement, l’eau bouillante que l’on puisait avec une casserole dans la marmite de cuivre qui pendait au-dessus du feu, accrochée à la crémaillère. Plus le café mettait du temps à filtrer, plus on se racontait de choses, meilleur était le café.

    Grand-mère avait eu la chance de se voir offrir à son mariage, une boîte à sel assortie aux six pots à épices. Elle était en faïence avec un couvercle en bois. Elle est restée toute sa vie durant sur l’étagère de la cheminée.

    La cuisine de mémé Anna.             La cuisine de mémé Anna.

    Le couvercle en bois ne tenait plus parce qu’une « oreille » en faïence s’était cassée. Alors elle était toujours ouverte et Grand-mère trouvait cela pratique parce qu’elle n’avait qu’à y plonger sa main pour puiser la poignée de sel qu’elle ajoutait à l’azinat, cette soupe de légumes qui nourrissait à longueur de temps toute la famille.

    Dans le foyer de la cheminée de Grand-mère,  il y avait toujours du feu. Elle appréciait tout particulièrement son « cantou ». Il y faisait bon. Il y faisait chaud. Elle pouvait s’y réchauffer le corps mais aussi le cœur parce que c’était l’endroit où tout le monde se retrouvait durant les meilleurs moments de convivialité