Rien de mieux qu'une escapade pour "s'ouvrir l'esprit".
Sur la route des monastères cisterciens, en Catalogne, nous voici à Santes Creus . A lire l'historique du lieu, on pourrait presque dire que de 1174, année du début de la construction à nos jours les travaux d'édification, transformation ou restauration des édifices n'ont pas cessé.
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Entrée du monastère de Santes Creus en Catalogne
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Aujourd'hui, les moines ne vivent plus à Santes Creus mais le monastère reste un lieu d'exposition et de visite. Nous n'avons pas pu visiter l'intérieur des bâtiments parce qu'ils étaient fermés. La simple visite de l'extérieur nous a surpris par les décors des murs.
Parmi les motifs un cadran solaire s'intègre bien dans le décor d'une façade.
Ce n'est pas le premier que l'on découvre.
Le cadran solaire était-il le seul système qui permettait de connaître l'heure? |
COMMENT SAVAIT-ON L'HEURE AU MOYEN AGE ?
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A intervalle régulier nos ancêtres écoutaient les cloches des chapelles et des monastère. Ce sont elles qui donnaient le rythme de vie aux gens qui travaillaient. A chaque prière des moines, les cloches retentissaient : au chant du coq, au lever du soleil, à la troisième heure, vers midi, vers 3 heures, au coucher du soleil. On peut presque dire que c'était l'église qui donnait la mesure du temps. |
L'angélus
(agrandissez ce beau tableau de Millet réalisé en 1858)
Cette sonnerie, toujours utilisée en de nombreux endroits, reste une trace des sonneries du Moyen Age. En effet, elle fut progressivement mise en place à partir du XIIIe siècle pour inciter les fidèles à la récitation de l'Ave Maria, tout d'abord le soir, puis également le matin et le midi. A cet usage religieux s'ajouta en fonction des lieux et des époques, des usages civils : couvre-feu après la prière du soir puis surtout début ou fin de la journée de travail
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Les heures canoniales
Les heures canoniales furent utilisées durant tout le Moyen Âge. Il s’agit d’une évolution des heures du monde romain, qui étaient elles-mêmes basées sur une division en douze de la journée de lumière et également en douze de la nuit. Cette évolution conduisit à utiliser pour marquer le temps de la journée uniquement les heures des prières et offices religieux :
- matines (aurore ou avant),
- prime (lever du soleil),
- tierce (3ième heure après le levé du soleil),
- sexte (6ième heure, c’est-à-dire midi),
- none (9ième heure),
- vêpres (coucher du soleil),
- complies (3ième heure de la nuit),
- vigile, (durant la nuit)
Du système Romain de deux fois douze heures, nous sommes donc passés au Moyen Âge à un système où la journée de lumière était divisée en quatre grandes parties : du lever du soleil à tierce de tierce à sexte, de sexte à none et de none à vêpre.
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Cadran solaire à Tortosa
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COMMENT LE CLERGE CONNAISSAIT-IL L'HEURE ?
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Un des moyens utilisés depuis l'antiquité était le cadran solaire. Grâce à son invention on découpa le jour en douze parties.
Avec l'apparition de la clepsydre et du sablier (l'un fonctionnant avec de l'eau et l'autre avec du sable), la mesure du temps devint plus précise et put être étalonnée.
Il existait aussi des horloges à eau dont le principe avait été inventé par les arabes mais elles étaient très rares et couteuses. Apparues dès le IIième ou IIIième siècle av. J.C., les horloges à eau utilisent la variation d'un niveau d'eau pour commander divers mécanismes. Un flotteur, posé sur un réservoir d'eau dont le niveau descend ou monte régulièrement, anime un mécanisme qui peut être un simple index ou un ensemble plus complexe comportant parfois des automates.
Le principal problème des horloges à eau est que l'eau change d'état lorsque la température change. Or, en hiver par exemple, si l'eau gèle, l'horloge ne sonne plus les prières dans les monastères. Ceci était un véritable problème pour les moines qui devaient se lever pour prier
Les horloges à eaux ne disparaîtront que vers 1400 avec l'apparition puis la généralisation des horloges mécaniques.
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Ainsi, la première horloge mécanique fut probablement inventée dans un monastère entre le XIe et le XIIIe siècle. Le nom des premiers inventeurs est inconnu.
Son fonctionnement est basé sur la chute d'un poids qui entraîne en rotation des roues dentées. (image de gauche).
Pour ralentir le mouvement des roues dentées, un mécanisme régulateur, le foliot (image de droite), oscille de gauche à droite et bloque le poids à intervalle régulier pendant un instant très bref.
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Comment ça marche ?
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