• Le patriotisme en chantant

     

     

     

    Le patriotisme en chantant

    Le monument aux mort, lieu de rassemblement

    et de recueillement du village.

     

     

     

     

    Le patriotisme en chantant

    Un temps pour le pays...

     

     

     

     

    Le patriotisme en chantant

    - Si j'aurais su, j'aurais pas venu....

     

     

    Le patriotisme en chantant

     

    Les évènements survenus ces derniers mois font renaître des valeurs qui, au fil du temps ont eu tendance à passer au second plan : l’esprit civique, le patriotisme. On parle dans les médias de la nécessaire prise en compte de cette notion dans les écoles. C’est une chose qui faisait partie de l’éducation de l’après-guerre.

    Je me rappelle des cérémonies du 11 novembre ou du 14 juillet au monument aux morts de mon village. Nous étions fiers de chanter enfin la « Marseillaise » devant les habitants dont nos parents faisaient partie. Nous avions répété le chant patriotique durant toute l’année. Tous les élèves le connaissaient à la perfection…même les petits musulmans qui constituaient les trois quarts de l’effectif.. Il était d’ailleurs obligatoire d’en connaître les paroles si l’on voulait prétendre obtenir le diplôme du Certificat de Fin d’études. Toute la classe se rendait au monument aux morts. Un des trompettistes de la fanfare municipale jouait la sonnerie aux morts dans une ambiance solennelle.

    Dès les années 1890 alors que la France était une nation prospère, avec une belle activité économique on avait ce sentiment qu’il fallait inculquer l’esprit civique dès le plus jeune âge. On s’inquiétait de la diminution de la population et on savait très bien que l’importance d’un état dépend de l’importance de sa population. La France comptait 36 millions d’individus face aux allemands qui étaient 66 millions. C’est un peu ce qui avait fait dire en 1886 à un expert allemand : «  Le moment approche où les cinq fils pauvres de la famille allemande viendront facilement à bout du fils unique de la famille française. »

    Devant cet état de fait il fallait « muscler » la défense nationale. On décida de remplacer l’armée de carrière (ou de métier) composée par un nombre restreint de soldats longuement maintenus sous les drapeaux par une armée populaire nombreuse au service réduit. Naissait ainsi dans les esprits et dans les mœurs la notion de service militaire « personnel ».

    Pour faire entrer profondément dans les esprits cette notion de civisme il fallait agir sur les tendres couches de la population. Nous sommes là assez proches de l’endoctrinement de la jeunesse qui fait peur quand on relève ici ou là les excès dont il peut faire preuve. Le catéchisme officiel espagnol de 1808, par exemple, stipulait « qu’assassiner un Français n’était point un péché mais au contraire une œuvre de grand mérite destinée à libérer la patrie de cruels oppresseurs au service d’un empereur malfaisant, ambitieux … On considérait pourtant qu’il était indispensable d’inculquer ce concept de service national généralisé. La loi précisait que dès son enfance chacun se devait à la défense de son pays et qu’il ne devait pas imaginer pouvoir se soustraire à « la part du fardeau » qui lui revenait.

    De 1881 à 1892 furent créés des bataillons scolaires qui fournissaient aux élèves, dans la cadre de l’école une instruction militaire. Parallèlement des auteurs furent conviés à produire des couplets destinés à forger une âme guerrière aux gamins.

    « Ô France, ô mère bien-aimée,

    Bientôt pour toi nous combattrons.

    Et vers la victoire éclatante

    Nous élançant de tes remparts,

    Nous ramènerons l’inconstance

    Enchaînée à tes étendards. »

    Voilà comment nos écoles se sont ouvertes à cette notion de service civique. Depuis, les programmes scolaires n’ont pas cessé d’évoluer avec les évènements historiques et plus ou moins tragiques qui ont marqué la France. Même si sa durée à varié, le service national obligatoire, a été maintenu jusqu’à ce qu’il soit remis en question en 1996.

    Le 22 février, le président Jacques Chirac présente son projet de professionnalisation des forces armées. Celui-ci produit un bouleversement radical de la conception de la défense nationale. L’armée française est composée de soldats de métier, condamnant de ce fait la conscription.

    La suspension programmée du service national provoque une révolution autant militaire et politique que sociale et culturelle. “Elle tourne une page de notre histoire nationale, explique-t-il, mais elle touche aussi à la vie personnelle de chacun”.

    La réforme du service national est adoptée par la loi du 28 octobre 1997. Elle suspend l’appel sous les drapeaux de tous les Français nés après le 31 décembre 1978 mais elle ne supprime pas la possibilité d’un retour à la conscription. Un des articles spécifie d’ailleurs que “les citoyens concourent à la défense de la nation” et doivent accomplir le “service national universel”. Celui-ci comprend des obligations  : le recensement, l’appel de préparation à la défense et l’appel sous les drapeaux.

    On veut maintenir le lien entre la nation et l’armée . Il est précisé que la  journée d’appel doit “conforter l’esprit de défense”, “concourir à l’affirmation du sentiment d’appartenance à la communauté nationale, ainsi qu’au maintien du lien entre l’armée et la jeunesse”.

    Aujourd’hui, les graves évènements que la France connaît réactualisent cette notion d’esprit civique que beaucoup reconnaissent comme étant à remettre au "goût du jour".