Un beau chapiteau attendait les fêtes de fin d'année pour abriter les bambins avides de festivité. Malheureusement Eole, Dieu du vent ne l'a pas entendu ainsi. Le chapiteau n'a pas résisté à la Tramontane. Les photographies ci-dessus, transmises par Jean-Pierre habitant de St Laurent de la Salanque le prouvent.
Ici le mauvais temps c'est le vent. D'où vient ce vent ?
Nous sommes montés jusqu'à l'Aigoual à 1567 mètres au dessus de la Méditerranée, aux confins des Cévennes et de la Lozère.
La station météorologique installée sur le sommet a pu enregistrer des pointes jusqu'à 200 kilomètres heure. Là haut le vent triomphe mais il ne lâche pas prise jusqu'aux pieds des Pyrénées. Depuis des siècles le vent dicte ses règles aux hommes des territoires du Languedoc-Roussillon.
Paysage des Causses où le vent dicte ses règles.
Maison Caussenarde dans le hameau de DRIGAS.
Dans les Causses le vent a imposé la construction de maisons aux murs épais, aux rares ouvertures et à la silhouette robuste.
En descendant vers la Méditerranée, mistral, cers et Tramontane ont incité l'homme à créer des remparts arborés pour protéger cultures et vergers.
Sur la Méditerranée, les pêcheurs sont capable grâce à l'humidité trouvée sur le bateau, à l'aube, de dire si la houle va se lever, si le vent va sévir. Si la houle s'allonge et que le vent faiblit, la pêche peut tripler parce que les poissons sont délogés des côtes.
A l'intérieur des terresc'est une mer de vignes parmi lesquelles des moulins parfois magnifiquement restaurés sont les témoins d'une époque où le vent fournissait l'énergie dont l'homme avait besoin dans ses productions. Les viticulteurs connaissent eux aussi les vents. Ils profitent de la brise d'avril pour traiter les vignes, du Cers pour assainir. Le marin est le bienvenu juste avant les vendanges pour faire gonfler le raisin.
L'Aude est le royaume du ventjusqu'au sud de Narbonne. Seuls le nord de l'Irlande, l'Ecosse ou la Scandinavie peuvent rivaliser. Le vent s'en donne à cœur joie et déjoue souvent la règle que les anciens avaient établie : celle du trois, six, neuf. Ce dicton populaire prétendait que si le vent souffle la quatrième jour, il le fera jusqu'au sixième et que s'il est encore là le septième il se maintiendra jusqu'au neuvième au désespoir des gens qui se recroquevillent attendant l'accalmie avec fatalisme. C'est pourtant grâce à ce vent que la côte peut compter 300 jours de soleil : une bonne publicité pour les stations balnéaires.
De grands mâts ailésont envahi les champs de vignes. Ces éoliennes auraient pu contribuer à réconcilier traditions et modernité? Ce n'est pas toujours le cas. Comme pour toutes les innovations le temps fera sans doute que cette énergie propre prouvera son utilité.
Le plaisir du vent sur la vaste lagune de Leucate ou sur les étangs
font s'épanouir des centaines de planchistes qui profitent de la tramontane (ici on dit la tram).
La plage qui court jusqu'à La Franqui est un des plus grands spots d'Europe. Le Mondial du vent attire les meilleurs glisseurs de la planète.
Sur la falaise de Leucate les parapentistes profitent du vent pour s'adonner à leur sport favori.
Le skate-surf est le dernier né des sports de glisse que l'on pratique tout au long du littoral.
Jusqu'au début des années soixante toutes les plages étaient bordées d'étangs et de marais livrés aux moustiques et aux oiseaux un demi-siècle après une dizaines de millions de visiteurs fréquentent les stations constituant un apport économique non négligeable malgré les vicissitudes engendrées par les mauvaises humeurs d'Eole.
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