LEUCATE - Fortifications

Le plateau de Leucate et les rives du Lac sont des lieux de randonnées très agréables. Lors de ces promenades, on peut être surpris de découvrir, ici ou là, des installations de guerre ruinés ou des fils de fer barbelés. Comment l’expliquer ?

Novembre 1942 la 326 ème Division d’Infanterie allemande participe à l'invasion de la Zone libre de la France puis effectue des tâches d'occupation dans le sud de la France dans la région de Narbonne.

En décembre, elle occupe le Languedoc Roussillon. Forte de ses 11297 hommes, elle commence l’édification d’ouvrages de défense qui doivent constituer un « mur fortifié « dont le but est de protéger la côte contre une invasion éventuelle des troupes alliées. De part et d’autre du grau de La Franqui se déploient deux régiments dont les postes de commandement seront installés à Port la Nouvelle et Sainte- Marie de la Salanque. De l’île St Martin à Gruissan au Cap Leucate, les soldats allemands aidés de quelques italiens vont vivre « enterrés » dans des ouvrages fortifiés impressionnants. Jusqu’à l’été 1944, cantonnés dans le secteur de Lapalme-Leucate ils attendront dans une certaine insouciance, sous le soleil torride de l’été ou le froid de la tramontane hivernale, un ennemi qui ne montrera jamais son nez.

Le 22 juillet 1944 la division est transférée en Normandie. Lorsque les soldats allemands quittent la région, ils détruisent en partie les ouvrages qu’ils ont construits. Le génie militaire français complètera le démantèlement. Malgré cela, il reste de cette période, tout au long de la côte de nombreux vestiges (casemates, abris, soutes reliés par des tranchées).

Ces vestiges ne sont pas le fait de combats. Ils meurent d’une mort naturelle, dénaturés parfois par des graffitis d’artistes de pacotilles. Il n’empêche que ces lieux font travailler l’imagination, recréant l’ambiance d’un vie paradoxale où, face à un paysage grandiose baigné de soleil, des hommes enterrés sous des senteurs de garrigue, de thym et de romarin rêvaient sans doute d’un retour à une vie plus simple parmi les leurs. Ce rêve ne se réalisera pas puisque la 326è Division allemande sera décimée en août 1944 dans la poche de Falaise, théâtre de la dernière opération de la bataille de Normandie.