MONDOVI - Ce qu'est devenue la salle des fêtes.

Faut-il rappeler que le village de Mondovi a été créé "de toutes pièces" par des hommes constituant le convoi 11 parti de Paris en 1848 ?

Le cœur du village avait été réservé aux bâtiments administratifs et à l’église qui gravitaient autour de la large place centrale.

Tout à côté de la place passait la rue St Augustin au bord de laquelle était implantée la mercerie «  Au bon fil » tenue par mademoiselle Emma qui a eu cent ans en 948. Cette personne dont on parle dans le document sur le centenaire du village était connue de tous. Depuis sa boutique on pouvait découvrir la salle des fêtes implantée dans la rue Saint Ambroise juste à l’angle de la rue nationale.

La salle des fêtes de style colonial vue depuis la rue St Augustin et la boutique "Au bon fil".

A gauche, la salle des fêtes dans sa première "mouture". Les palmiers (à gauche, le premier de la rangée) sont jeunes. L'entrée donnait sur la  Rue Nationale.

De style quelque peu colonial, le bâtiment abritait aussi le marché couvert. L’entrée du marché se faisait côté rue St Ambroise. On gravissait deux marches pour se trouver face aux étals de quelques marchands de légumes. Un grillage assez haut délimitait l’espace dévolu à la salle de spectacles. De là on pouvait découvrir les rangées de sièges rudimentaires installées sur une estrade. Au dessus du grillage le  grand écran était suspendu. Le spectateur pouvait découvrir le film en même temps que les étals vides des marchands. La gestion des projections était confiée au photographe du village, monsieur Guzzo dont le nom figurait sur toutes les photos  des familles , mariages, communions, baptêmes etc.  Les bobines des films n’étaient pas toujours d’une qualité irréprochable. Il arrivait souvent que la pellicule se rompe entraînant une interruption de la projection. On entendait alors des premiers rangs « remboursez, remboursez », des cris émanant des petits musulmans occupant les premiers sièges qui leur étaient réservés à toutes les séances. Il arrivait aussi qu’un tumulte provenant du même endroit soit provoqué par certaines scènes un peu grivoises du scénario.

Une carte postale postérieure à celle présentée ci-dessus. Les palmiers ont grandi.

Les murs qui donnent sur la rue nationale sont pleins. A gauche la grille protégeait le terrain de boules lyonnaises.

C’est dans cette salle que toutes les cérémonies du village se sont déroulées, en particulier le centenaire de la création. Les sièges étaient alors tournés face à une scène prévue à cet effet. Un des évènements dont je me souviens est la représentation théâtrale donnée par la troupe éphémère dont les acteurs étaient les habitants du village. La pièce était un pastiche de "L'Auberge Rouge". Son interprétation dans la langue un peu particulière qu'était le Bônois était l'assurance du succès. La salle était comble. Tout le village était là.

Avec les « évènements », les séances de projections et de spectacles ont été de plus en plus espacées jusqu’à l’interruption totale. Une salle plus réduite fut alors créée dans les docks de l’usine de tabac (Tabacoop) dont la sécurité était plus facilement assurée.  

Aujourd'hui :

Le village est devenu un quartier de la ville. Dans un effort de modernisation on a "relooké" le bâtiment, en le couvrant d'une belle peinture blanche. On lui a retiré tout ce qui faisait son charme exotique. Les palmiers ont disparu, le terrain de boules aussi. Heureusement les photos sont là pour meubler des souvenirs qui sont plus proches du rêve que de la réalité.

La nouvelle salle de cinéma de Mondovi.

Les palmiers ont disparu.

Des nouveaux arbres aux troncs blanchis les ont remplacés.