• MONDOVI : La fanfare est de retour...

     

     

     

     

    Au retour de nos visites de Rome et de Florence, nous voulions absolument passer par le Piémont pour visiter, même rapidement, la ville de Mondovi. Avant cela nous avons passé la nuit à Cuneo. Lorsque nous avons quitté l’hôtel, la propriétaire nous demanda quel était la suite de notre programme.

    • Nous voulons visiter Mondovi.
    • Ah …Il faut que vous montiez absolument sur la grande place qu’on appelle « Piazza Maggiore » sur la colline. Vous verrez, elle est très vaste. C’est là qu’est née la ville de Mondovi.

    Notre conversation s’écourta par le fait que notre véhicule était mal garé.

    J’aurais pu expliquer à la dame pourquoi nous voulions nous arrêter à Mondovi. J’aurais pu lui dire que j’ai vécu pendant 18 ans à Mondovi mais que ce Mondovi-là n’avait qu’un lointain rapport avec celui du Piémont.

    En 1848 lorsque les hommes et femmes partirent de Paris pour créer une colonie dans la plaine de Bône on leur dit qu’elle se nommerait Mondovi. Connaissaient-ils l’origine de ce nom ?

    Le 23 février 1796, Bonaparte, âgé de vingt-six ans, est nommé au commandement de l'armée française d'Italie. Le 11 avril 1796, bataille de Montenotte, première victoire du général Bonaparte en Italie ; les Autrichiens et les Piémontais perdent quatre mille hommes. Le 14 avril 1796, victoire de Bonaparte à Millesimo ; les Français s'avancent dans le Montferrat ; le général autrichien Provera est fait prisonnier avec un corps de grenadiers. Le 17 avril 1796, les Français s'emparent du camp retranché des Piémontais à Ceva sur le Tanaro.

     

    Le 22 avril 1796, enfin, bataille de Mondovi, gagnée par le général Bonaparte sur les Piémontais ; il s'avance sur Turin.

    Mondovi c'est donc d'abord une bataille gagnée de Napoléon Bonaparte.

    C’est donc pour « célébrer » cette victoire qu’on a attribué le nom de la ville italienne au village créé en Algérie.

    Nous avons découvert la place. Nous y sommes montés à pied. Au fur et à mesure de notre ascension une musique se faisait plus présente. Nous nous sommes empressés d’atteindre la place de peur que la musique ne cesse avant notre arrivée ? Alignés le long de la voie principale de la place, des musiciens jeunes et moins jeunes habillés de rouges interprétaient un air de fanfare.

    Le premier morceau terminé, sous les commandements de leur chef, les musiciens en entamèrent un deuxième. Cette fanfare sur cette place c’était comme un don du ciel. En l’écoutant, Je ne pouvais m’empêcher de penser à celle de l’autre Mondovi dans laquelle mon père, mes oncles, après mon grand-père officiaient. Un sentiment de bien-être m’envahissait. Il n’y avait de commun que les sept lettres du nom des deux villes et pourtant cela suffisait à me retrouver mentalement dans l’ambiance que j’avais connue il y avait un peu plus d’ un demi-siècle. Alors pour ne pas manquer une mesure des partitions j’ai filmé les artistes habillés de rouge, leurs cuivres, les spectateurs, les murs de cette « Piazza Maggiore » qui en plus d’être historique pour le Mondovi italien, contribuait à prolonger l’histoire de mon Mondovi.