• ESPAGNE - PAMPELUNE, des taureaux dans la ville.

     

     

     

      Passer quelques jours à Pampelune, capitale de la province de Navarre en Espagne c'est d'abord découvrir une ambiance. C'est ensuite passer de l'époque romaine au 20ème siècle en traversant la Place du Château qui fait le lien entre la vieille ville et les quartiers modernes.

     

     

    Chaque année à Pampelune, se déroule un événement cher au cœur des Navarrais. Ce sont les fêtes de la St Firmin.  

    Ces fêtes sont les troisièmes du monde, en nombre de participants après le carnaval de Rio et la fête de la bière à Munich.

    On estime à 3 millions le nombre de personnes qui peuplent les rues de la ville pendant neuf jours.

     

    Parmi les habitués, des américains font le voyage pour assister aux festivités. C'est pour eux, l'occasion de vérifier les récits de leur compatriote Ernest Hémingway grand romancier qui assista à cet événement de 1923 à 1959. Il a immortalisé ces festivités dans un de ses premiers romans : "Le soleil se lève aussi".

    Chaque matin, de la semaine festive, des taureaux sont lâchés au cœur de la vieille ville. Les bêtes courent derrière des passionnés en tenue locale : bérets et foulard rouges, chemise et pantalons blancs. C'est l'enciérro, le moment le plus délirant de la fête. Le public y assiste derrière des palissades en bois. La couse s'achève lorsque les taureaux entrent dans les arènes. Cet événement fascinait le grand écrivain américain, amateur de sensations fortes. La Saint Firmin était chaque année l'occasion de retrouver les nombreux amis qui lui avaient permis de découvrir les coutumes, la gastronomie, l'ambiance festive de la cité ancienne.

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

     Sur une promenade de la ville nouvelle une statue monumentale illustre l’événement majeur des manifestations : l'Encierro. 

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

     

     

     

    Plus qu'aux manifestations  nous nous sommes intéressés à ce qui a pu les faire naître.

    Quelle est l'origine de ces fêtes appréciées de tous les Navarrais?

    Qui était St Firmin ?

    En voici l'histoire mêlée d'une bonne dose de légendes.

     

     

    Dans cette petite cité d'Espagne, Firmin a la chance de naître et de vivre au sein d'une famille hors du besoin.

    Son père représente l'ordre en place. Il est sénateur romain, chef des forces militaires installées dans la région. Il représente la Rome antique dans ce bourg appelé alors Pompaléo qui se trouve en Navarre sur le chemin qui mène à St Jacques de Compostelle.

    Par là transitent les pèlerins souvent miséreux mais riches d'une foi qui les poussent à faire la démonstration de leur croyance en ce christianisme encore balbutiant

     

    Un des premiers colporteurs des paroles de l'évangile est St Saturnin.

    Il arrive de Toulouse où il est connu sous le nom de St Sernin.

    Au péril de sa vie il a traversé la région de Navarre pour convaincre les populations de se convertir au catholicisme

     

     

    Dans la cité de Pompaléo installé près d'un petit puits, St  Saturnin raconte la vie du christ aux habitants qui aspirent à une nouvelle espérance.

    Le pouvoir en place voit d'un mauvais œil les intrusions de Saturnin. Mais malgré cela le prêcheur arrive à convaincre des familles autochtones mais aussi romaines.

    Le sénateur romain, père de Firmin fait partie de ses auditeurs hésitants. Un jour il franchit le pas et demande au prêtre de lui ouvrir les portes du "domaine du Dieu qu'il représente".. Il adopte la religion chrétienne.

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

    Le petit puits près duquel St Saturnin

    réunissait la population de Pampelune 

     

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

    Les taureaux de la St Firmin traversent la vieille ville pour se rendre aux arènes

    Arrivé à Toulouse, Saturnin, plus connu sous le nom de Sernin , fonda le siège épiscopal de la ville, luttant contre les persécutions.

    Un jour de l'année 250, il fut malheureusement victime d'un événement qui lui coûta la vie. Passant devant le temple de la ville il fut reconnu par des prêtres païens qui lui demandèrent de se plier aux règles de leur foi qui voulaient que l'on sacrifie des animaux. Sernin s'y refusa catégoriquement. Les prêtres l'attachèrent à la queue du taureau qui attendait son sacrifice. Ils libérèrent la bête de son joug. Sernin fut traîné en ville jusqu'en un lieu, dans la rue du Taur, où aujourd’hui une église est édifiée. C'est là qu'il trouva la mort.

    Apprenant la nouvelle, les habitants de Pampelune, choqué, firent de Saturnin leur saint patron.

     

     

    A Pompaléo un dénommé Honorat, originaire de Navarre, bras droit de Saturnin rendait visite, de temps à autre à ses congénères.

    Parce qu'attaché à Toulouse, il prit naturellement le nom de Honorat de Toulouse.

    Lors d'une de ses visites, le sénateur romain, soucieux de parfaire l'éducation de Firmin. lui demanda de s'occuper de son fils.

    C'est ainsi que ce dernier passa les Pyrénées pour se rendre à Toulouse pour recevoir  une éducation religieuse qui lui permit de devenir prêtre. Il revint, un temps dans son bourg natal pour continuer à évangéliser la région.

     

    Parmi les siens Firmin est d'autant plus heureux qu'on lui découvre des dons extraordinaires. Il est capable par simples attouchements de guérir les maladies de peau de ceux qu'il côtoie.

    Comme le fit en d'autres temps Saturnin, Firmin réunissait autour du petit puits les populations récalcitrantes pour les convaincre d'adopter les nouveaux principes de la religion dont il était le représentant.. On a pu compter jusqu'à 3000 nouveaux adeptes en trois jours.

    Son succès ne tarda pas à lui faire passer les Pyrénées avec pour mission d'évangéliser la population Gallo-romaine. Passant par Agen, la Guyenne, l'Auvergne, il alla à Angers puis Beauvais pour atteindre, enfin Amiens  Tout au long de son périple, le

    succès de ses prédications, incita de nombreuses personnes à se convertir. Firmin continuait à guérir des furoncles ou des plaies  par imposition des mains.

     

    A Amiens, Firmin devint le premier évèque de la ville.

    Sa facilité grandissante à convaincre les habitants de la ville et de la région à adopter les nouvelles croyances inquiétait les autorités romaines. Ils  décidèrent dans un premier temps de l'emprisonner dans le cachot de l'amphithéâtre transformé en forteresse. Sur ordre du gouverneur Sébastianus, le 23 septembre 303, il fut décapité et son corps fut coupé en morceaux.

    Un sénateur romain converti qui l'avait aidé et hébergé avant son arrestation, enterra rapidement et  en catimini ses reliques dans la première cathédrale d'Amiens. Longtemps on rechercha, en vain les reliques. Ce n'est que trois siècles plus tard qu'un évènement s'apparentant à un miracle se produisit. Durant la prêche de l'évèque Sauve, un des successeurs de Firmin, une lueur éblouissante vint frapper le sol de l'église
     

    . Après avoir creusé on découvrit un coffre.

    Dès son ouverture un parfum de roses et de pain d'épice envahitt la cathédrale. Des restes de Firmin contenus dans le coffre s'éxalait une odeur toujours plus agréable qui couvrit la ville d'Amiens puis la région. On apprit plus tard que tous ceux qui avaient humé ce parfum avaient été guéris d'un mal pourtant incurable.

    Ce jour là il faisait très froid. Nous étions un treize janvier et pourtant en un rien de temps l'atmosphère se réchauffa. On aurait cru que l'été était déjà de retour.

    Les reliques furent transportées dans la nouvelle cathédrale. Sur le passage du cortège,  les arbres se chargeaient de fleurs. Les branches cassaient sous le poids des fruits.

     

    Depuis cet évènement, chaque année à même date on se mit à célébrer l'évènement en brulant une grande quantité d'encens durant l'office.

    Les chanoines quittaient la chappe d'hiver pour celle d'été, rappelant la soudaine chaleur. La cathédrale était ponchée se feuilles de lierre pour symboliser la renaissance de la nature.

    En 1196, une partie des reliques de Firmîn furent transtérées d'Amiens à Pampelune. Cet évènement est à l'origine de l'évènement annuel, créé dans la cité. Il mèle la légende du martyre de Saint Saturnin (St Sernin) et du taureau et celle de la décapitation de Saint Firmin.

    Depuis chaque année a lieu une des fêtes les plus populaires au monde. Les traditionnelles courses mettent en jeu une centaine de personnes qui se font poursuivre chaque matin par des taureaux dans les rues étroites de la vieille ville.

     

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.                

     

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

     

    Tout au long de la semaine des Fêtes de San Fermin (Saint Firmin), la ville de Pampelune est envahie par les "festaïres" venus du monde entier,

    tous vêtus d'un tee-shirt blanc et d'un foulard rouge. Le foulard noué autour du coup des participants est censé rappeler la décapitation de Saint Firmin.

    Dans la partie ouest du quartier historique se trouve l'église-forteresse de Saint-Laurent qui date du XIVème siècle. Annexée à l'église, la chapelle San Fermin abrite la statue du saint érigée au XVème siècle. Elle est déplacée le premier jour des Fêtes organisées en son honneur (6 juillet) pour rejoindre la procession qui parcourt les rues du quartier historique.

    Tout au long de l'année, Pampelune (ou Iruna de son nom basque) reçoit un flux constant de visiteurs, dont de nombreux pèlerins qui empruntent le Chemin de Sain-Jacques de Compostelle.

     

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.

    Les arènes de Pampelune où arrivent les taureaux.

    PAMPELUNE : des taureaux dans la ville.