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PORT-VENDRES , RUE DU SOLEIL
NOUS VOUS EMMENONS, RUE DU SOLEIL
Le soleil c’est le changement de lumière, de couleurs de tout ce qui nous entoure. La chaleur des pierres et des murs, les corps qui prennent forme sous des tenues légères…Le ravissement des yeux , en quelque sorte…
Aujourd’hui, nous vous emmenons dans une rue où le soleil brille presque toute l’année. N'oubliez pas de cliquer sur les images !
Surplombant un des quais du port, face à la terrasse du restaurant où nous sommes venus déguster un poisson fraîchement péché, s’alignent des façades dont la clarté des murs tranche avec les couleurs méditerranéennes des fenêtres. L’ensemble crée une harmonie certainement étudiée pour donner à cet alignement, la lumière qui va bien avec le nom de la rue qui monte du cœur de Port-Vendres vers l’ancienne criée au poisson.
Oui, nous sommes à Port Vendres que, certains parmi vous connaissent très bien pour y avoir résidé.
La rue portait à l’origine le nom d’un personnage éminent de la région de Perpignan, Arago, physicien, astronome, homme politique né en 1786 à Estagel dans le Pyrénées orientales. Mais, la volonté populaire et le soleil ardent de la région a détrôné le personnage publique parce que 300 jours par an, du matin au soir, le soleil se prélasse contre les devantures de ces maisons qui donnent sur le port. Pour cette raison les Port Vendrais l'ont baptisée « Rue du soleil ».
Déambulons dans la rue.
CASA DEL SOL
Une céramique, comme on en voit beaucoup en Catalogne précise, au cas où on ne l’aurait pas compris que si le soleil est dans la rue, il est aussi dans les maisons. Certains volets sont cependant fermés pour préserver la fraîcheur emmagasinée la nuit ou parce que la maison n’est occupée que durant un temps dans l’année. Port Vendres, autrefois ville de pécheurs est devenue pour beaucoup une ville de loisirs et de vacances.
CERES, DEESSE ROMAINE
Comme pour rappeler que Portus Veneris, l’antique Port-Vendres est très ancien et date au moins de l’époque des Phéniciens (6 siècles avant JC), une tête de bronze , heurtoir finement ciselé, visage de femme à la chevelure surmontée de feuilles de chêne et gland, probablement une tête de Cérès, déesse romaine, a été accrochée à la porte nouvellement repeinte d’une habitation. Portus Veneris était un port de commerce reliant le monde occidental au monde oriental probablement le seul du Roussillon. Rattaché à Collioure, il perdit peu à peu de son importance.
UNE DATE : 1779
Sur un des bâtiments de la rue du soleil une date moulée dans du métal fixée au mur indique 1779. C’est l’année où le ministère de la guerre consentit à contribuer aux dépenses de la création d’un nouveau port devant la nécessité d'abriter des bateaux de guerre Cette même année furent produits les plans du port et le projet d’obélisque par l’architecte Charles de Wailly en l’honneur du roi Louis XVI.
En 1786, 88 personnes seulement, habitaient Port Vendres, des employés majoritairement comme le préposé au fanal, l’inspecteur et le sous-inspecteur des vases, le maître des ports.
La commune de Port-Vendres a été créée officiellement en 1823 à partir de territoires des communes de Collioure et de Banyuls sur mer.
AUJOURD’HUI
Aujourd’hui, la rue du soleil offre une vue d’ensemble du port avec toutes les maisons qui l’entourent. Les bateaux des pécheurs ont remplacé les galères mais on ne voit plus les gros bateaux de voyageurs qui, autrefois, continuait à créer le lien entre l’orient et l’occident.
En bas de la rue, les pieds presque dans l’eau, une centaine d’années, après la réalisation du port, L'église paroissiale Notre Dame de Bonne Nouvelle fut consacrée.
IL Y A PLUS DE CINQUANTE ANS...LE P’TIT BÔNOIS
A l’autre bout de le rue, derrière la criée, un petit bateau, tout ce qu’il y a de plus modeste porte un nom qui ne manque pas d’attirer mon attention « Le p’tit Bônois ». Faut-il encore savoir ce qu’est un Bônois pour comprendre. Les Bônois étaient les habitants de la ville de Bône, en Algérie.
A côté du « P’tit Bônois », le bateau de pèche plus important, de construction ancienne, attendant probablement sa restauration, aurait peut-être pu porter le nom de « Grand Bônois ».
C’est sur ce type de bateaux de pèche que de nombreux ‘Pieds Noirs » ont rejoint Port-Vendres en 1962. Une plaque de marbre fixée au cœur de la ville juste en face de la rue du soleil le rappelle.
Ainsi sans le vouloir, en passant par la rue du soleil, nous avons retraversé la Méditerranée pour nous rendre par la pensée, dans la pays du « P’tit Bônois » qui avait au moins un point commun avec le pays de Port Vendres, celui de nous montrer que sous l'astre vénéré durant l'antiquité tout semble plus beau.