• "TARASQUE"...Le mot qui nous manquait !

     

     

    Nous « badions » dans la « RUE DES TEITURIERS » à Avignon  lorsque le nom d’une autre rue éveilla  notre curiosité « RUE DE LA TARASQUE ».

    • Une TARASQUE qu’est-ce que cela peut bien être ?

    Vite, vite « le biniou » comme dirait Jean-Charles, le breton…le « biniou » c’est l’I PHONE…

     

    Il faut remonter haut (1255) pour avoir sans doute la première description d’un animal nommé TARASQUE. Cette description est faite par Jacques de Voragine dans 'La Légende dorée'.

    Voici ce qu’il écrit

    "Il y avait à cette époque […] un dragon moitié animal – moitié poisson, plus épais qu'un bœuf, plus long qu'un cheval avec des dents semblables à des épées et grosses comme des cornes, qui était armé de chaque côté de deux boucliers".

     

    "TARASQUE"...Le mot qui nousmanquait !

    La tradition chrétienne provençale est à l’origine de cette légende qui veut que La Tarasque vivait au bord du Rhône sur un rocher où fut ensuite construit le château du Roy René(château de Tarascon).. L’animal, terrorisait tout son entourage. La bête qui hantait les marécages entre Arles, Avignon, et le fleuve, s’en prenait aux individus de passage. Elle coulait les navires qui naviguaient sur le Rhône Des expéditions de villageois furent organisées pour tenter de se débarrasser de cette créature maléfique. Rien n’y fit.

    Sainte Marthe qui remontait le Rhône réussit, à la demande des villageois, à capturer la bête pour la conduire aux habitants qui ne lui laissèrent aucune chance de survie. En reconnaissance, les villageois décidèrent de se convertirent à la nouvelle religion. Marthe finit sa vie à Tarascon où elle mourut en l'an 68.

    Le tombeau de la sainte fit l’objet de visites de plus en plus nombreuses constituant un véritable pèlerinage. Certains vinrent même s’installer non loin donnant ainsi naissance à des monastères.

    Les reliques de la Sainte furent précieusement gardées et même cachées lors des incursions des sarrasins.

     

    "TARASQUE"...Le mot qui nousmanquait !

    Château de Tarascon

    "TARASQUE"...Le mot qui nousmanquait !

    Monument :La Tarasque

     

    "TARASQUE"...Le mot qui nousmanquait !

    En 1199, lui fut consacrée une belle église romane.

    L'église Sainte-Marthe fut érigée en l'honneur de Marthe de Béthanie, venue de Palestine et qui dompta la Tarasque, un monstre amphibien qui terrorisait la population de Tarascon. Elle fut consacrée le l juin 1197, par Imbert d'Eyguières, archevêque d'Arles 

     

     

     

    La Tarasque fait toujours l’objet de commémorations sur les bords du Rhône entre Tarascon et Beaucaire De génération en génération, l’histoire de la Tarasque se perpétue.

    Le jour de la fête de Sainte-Marthe, on porte devant la procession une représentation de l'animal, qu'une jeune fille, vêtue de satin bleu, et en voile rose, tient attachée avec une ceinture de soie : elle a un bénitier et un aspersoir à la main, et figure sainte Marthe triomphant de la Tarasque. Pour rendre l'allégorie plus frappante, le simulacre ambulant détourne de temps en temps sa masse sur les groupes qui bordent le pas- sage; il avance sa tête, et ouvre sa large gueule, comme pour les dévorer. La jeune fille fait alors aspersion sur lui, et incontinent l'animal s'apaise, et semble oublier sa férocité. Devant et derrière le monstre , des hommes armés de vieilles piques ou de masses d'armes, et revêtus d'habits légers qui imitent, par leur forme singulière, les armures de fer du moyen âge, désignent, dit -on, le peuple de Tarascon qui mit en pièces la Tarasque

    AUBANEL le déroulement de la fête (1835) :

     

    La Légende dorée de Voragine 

    Texte de la traduction en Français de l’abbé J.-B. M. Roze (Paris, 1802). 

    . Après l’ascension du Seigneur, quand les apôtres se furent dispersés, elle (Marthe) et son frère Lazare, sa sœur Marie-Magdeleine, ainsi que saint Maximin qui les avait baptisés et auquel elles avaient été confiées par l’Esprit-Saint, avec beaucoup d'autres encore, furent mis par les infidèles sur un navire dont on enleva les rames, les voiles et les gouvernails, ainsi que toute espèce d'aliment. Sous la direction de Dieu, ils arrivèrent à Marseille. De là, ils allèrent au territoire d'Aix où ils convertirent tout le peuple à la foi. Or, sainte Marthe était très éloquente et gracieuse pour tous. 

     

    Il y avait, à cette époque, sur les rives du Rhône, dans un bois entre Arles et Avignon, un dragon, moitié animal, moitié poisson, plus épais qu’un bœuf, plus long qu’un cheval, avec des dents semblables à des épées et grosses comme des cornes, qui était armé de chaque côté de deux boucliers; il se cachait dans le fleuve d’où il ôtait la vie à tous les passants et submergeait les navires. Or, il était venu par mer de la Galatie d’Asie, avait été engendré par Léviathan, serpent très féroce qui vit dans. l’eau, et d’un animal nommé Onachum, qui naît dans la Galatie : contre ceux qui le poursuivent, il jette, à la distance d’un arpent, sa fiente comme un dard et tout ce qu’il touche, il le brille comme si c’était du feu. A la prière des peuples, Marthe alla dans le bois et l’y trouva mangeant un homme. Elle jeta sur lui de l’eau bénite et lui montra une croix. A l’instant le monstre dompté resta tranquille comme un agneau. Sainte Marthe le lia avec sa ceinture et incontinent il fut tué par le peuple à coups de lames et de pierres. Or, les habitants du pays appelaient ce dragon Tarasque et en souvenir de cet événement ce lieu s’appelle encore Tarascon, au lieu de Nerluc, qui signifie lieu noir, parce qu’il se trouvait là des bois sombres et couverts. Ce fut en cet endroit que sainte Marthe, avec l’autorisation de son maître Maximin et de sa sœur, se fixa désormais et se livra sans relâche à la prière et aux jeûnes. Plus tard après avoir rassemblé un grand nombre de sœurs, elle bâtit une basilique en l’honneur de la bienheureuse vierge Marie. Elle y mena une vie assez dure, s’abstenant d’aliments gras, d’œufs, de fromage et de vin, ne mangeant qu’une fois par jour. Cent fois le jour et autant de fois la nuit, elle fléchissait les genoux.

     

     

    "TARASQUE"...Le mot qui nousmanquait !

     

     

     

    "TARASQUE"...Le mot qui nousmanquait !