-
OCCITANIE - Les mounaques de Campan.
Si, durant vos vacances ou au cours d'une villégiature vous avez l'occasion de traverser les Hautes-Pyrénées, passez dans le village de Campan. Vous y découvrirez des habitants un peu particuliers. Assis au bord de la route ou au balcon d'une habitation, ils attendent que vous vous arrêtiez pour vous faire découvrir la tradition qu'ils incarnent.
Ces personnages sont des poupées de chiffons judicieusement disposées dans tous les carrefours du petit village.
On les appelle "Mounaques".
Poupées de grandeur nature, les Mounaques sont faites de chiffons et de foin, habillées de vêtements
Elles sont issues d’une vieille tradition locale, remise au goût du jour dans les années 1990, lors d’une fête communale de la ville de Campan, la Fête des Mariolles.En général à Campan le jeune homme se mariait avec une fille du village.
Mais cette coutume était parfois contrariée par la destinée.
Il arrivait qu'une fille tombe amoureuse d'un étranger au village.
On n'aimait pas trop ça.
Le problème était moindre quand il s'agissait d'une cadette mais la fille aînée de la maison qui héritait des biens, terres, maison, bétail était très convoitée.
Donc pour avoir le droit de devenir gendre, le futur "nobi" (le nouveau, l'étranger ) devait s'acquitter d'une sorte de tribut envers la jeunesse.
Si le futur époux accédait au désir des jeunes et se montrait largement compréhensif tout se passait très bien mais s'il refusait,il avait droit au charivari et aux mounaques.
Le charivari était une manifestation très bruyante de mécontentement social qui frappait ceux que l'on voulait ainsi accabler. A Campan, cette tradition était liée au système d'héritage : l'aîné des enfants, fille ou garçon, héritait de la totalité des biens des parents : terre, bêtes, maison. Les règles du mariage en tenaient compte : on ne mariait pas un héritier et une héritière. Le souhait de tout cadet était donc de « s'en venir gendre » dans une famille en épousant l'ainée.
Dans le mois précédant le mariage tous les jeunes, cloches des vaches autour du coup venaient chaque soir faire le tintamare autour de la maison de la fiancée.
Le jour du mariage, le nobi
et le cortège avaient le "privilège "
de passer sous un couple de
mounaques suspendu au detour de la rue.
Les mounaques et le charivari etaient de rigueur lorsqu'un veuf ou une veuve se remariaient ou quand une fille mère prenait un époux.
Le charivari s'arrêtait si les jeunes du village recevaient une somme d'argent leur permettant de faire la fête.
Cette coutume traditionnelle et populaire a été mise au goût du jour et les mounaques ornent les rues, les places, les lavoirs , les balcons des maisons de Campan pendant les mois d'été
LE FILM