• VIDEO - AIGUES-MORTES, il suffit d'un signe.

     

      

     

    VIDEO - AIGUES-MORTES, il suffit d'un signe. I

    Ville au charme médiéval, Aigues mortes captive les regards par ses remparts de 1640 mètres de long qui cernent le centre-ville. Le système défensif se double d’un souci de confort et de décor. Commencée en 1266, sous Louis IX, la construction des remparts s’est achevée 30 années plus tard sous le règne de son petit-fils Philippe le Bel. .

    Approchons-nous des murs. Certaines pierres laissent apparaitre des marques.

    Quelle peut-être  leur signification ?

    Au moyen-âge, les métiers étaient organisés de manière très stricte. Chaque atelier était dirigé par un « maître » qui avait dû faire un apprentissage de plusieurs années. Pour devenir maître, il fallait présenter un « chef d’œuvre » aux membres les plus anciens de la profession. Des ouvriers et des apprentis,  aidaient le maître dans son travail.

    Un tâcheron était un ouvrier travaillant à la tâche. Plus il produisait, plus on le payait.

     

     

    Sur chaque pierre taillée le tâcheron gravait un signe géométrique qui nous paraît aujourd’hui naïf et mystérieux. . Chaque tailleur de pierre possédait sa marque qui lui servait de signature. Elle lui permettait de comptabiliser les pierres  réalisées et de se faire payer. Le tâcheron  était payé au nombre de pierres réalisées. C’est de là que vient l’expression actuelle « travail à la tâche ».

     Il arrivait que l'on recrute des ouvriers simplement pour la journée dans  les grands chantiers. Les ouvriers étaient  payés le soir même. On comptait alors les pierres taillées dans la journée.

    Ces marques permettaient donc d'identifier l'auteur de l'ouvrage. Elles permettaient également de vérifier  la qualité du travail et, par conséquent de sélectionner les bons tailleurs de pierres. Souvent ce signe distinctif  se transmettait de père en fils et devenait le symbole d’une tradition familiale.

    Il arrivait que les outils du tâcheron, soient eux-mêmes marqués du même symbole.

     

    Certains signes gravés sur les blocs identifiaient la carrière qui les fournissait. Pour la solidité de l'édifice il était  important que toutes les pierres proviennent de la même carrière.

    D’autres marques indiquaient  la position de la pierre dans un ensemble tel que l’arc d »une porte.

    Les tailleurs de pierres n’étaient pas tous de simples ouvriers. En fonction de leur talent certains se voyaient confier des tâches plus délicates telles que les chapiteaux ou les  pierres d'ornement ou les clefs de voutes. Les plus talentueux avaient la charge des statues d'ornement ou des portails. En outre, ces signes permettaient à des ouvriers de se reconnaître.

     

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    Mais, vers le milieu du XIIIe siècle, l’organisation du travail est modifiée. Les ouvriers se soumettent aux statuts de la corporation des tailleurs de pierres. Dès lors le salaire se règle par journées de compagnon et d'aide. Chaque compagnon touche un salaire convenu. Ainsi  les marques de tâcherons ne se verront plus sur les monuments des provinces du domaine royal à dater du milieu du XIIIe siècle. 

    La vidéo de "Le Cami" réalisée par "La Chouette VIDEO"